Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La politique des mains libres


A partir de janvier 1933, la situation internationale avait recommencé à se tendre. Adolf Hitler était devenu Chancelier de l’Empire, puis, l’année suivante, dictateur. Ipso facto, le Reich :

  • quittait la SDN
  • répudiait les dispositions militaires et navales du Traité de Versailles
  • le 7 mars 1936, il réoccupait la rive gauche du Rhin, jadis neutralisée et démilitarisée.

Ainsi, les 2 piliers de la diplomatie belge – Locarno et la SDN – s’effondrèrent presque simultanément. La Belgique ayant perdu ses garanties internationales mais soucieuse de défendre d’abord son propre territoire va s’orienter vers une politique de neutralité de fait, non imposée par les puissances mais librement décidée : la politique des mains libres comme l’ont décrétée la Suisse, la Hollande et la Suède.

Léopold III et le ministre des Affaires Etrangères Paul-Henri Spaak firent retour à une politique « exclusivement et intégralement belge », soutenue par un puissant effort militaire, visant à « écarter la guerre du territoire » :

  • La durée du service militaire, diminuée dans les années 1920, fut portée à 17 mois
  • On procéda à la fortification du canal Albert
  • Les forts de Liège et de Namur furent perfectionnés
  • De nouvelles unités militaires furent créées
  • La cavalerie fut motorisée
  • D’une manière générale, l’équipement fut modernisé.

L’armée belge paraissait dorénavant nettement plus dissuasive qu’en 1914.

Hitler Léopold III Paul-Henri Spaak
Adolf Hitler Le roi Léopold III  
Un passé pour 10 millions
de Belges, p. 103
Paul-Henri Spaak  
150 ans de vie politique, p. 60


Ni la France, ni l’Angleterre n’en voulurent à la Belgique d’essayer de rester dans la neutralité en cas de conflit européen :

  • Le 24 avril, elles lui maintinrent leur promesse d’assistance en cas d’invasion.
  • Avec une duplicité qui ne trompa personne, l’Allemagne prit spontanément un engagement analogue, le 13 octobre.

Le 3 septembre 1939, lorsque la France et l’Angleterre déclarèrent la guerre à l’Allemagne, la Belgique tint à rappeler sa politique de neutralité. Elle parvint ainsi à rester à l’écart du conflit pendant quelques mois mais son armée fut mise sur pied de guerre et Léopold III en prit le commandement.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement en exil mettra fin à la politique d’indépendance adoptée en 1936.

Le gouvernement belge à Londres
Le gouvernement belge à Londres

Source : 150 ans de vie politique, p. 60

Politique étrangère de la Belgique