Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Les relations hollando-belges


Depuis la révolution de 1830, un sincère désir de rapprochement orientait l’un vers l’autre les Maisons régnantes et les gouvernements de Belgique et des Pays-Bas.

Pourtant, les citoyens des deux pays ne fraternisaient pas vraiment :

  • Le rigide Hollandais considérait volontiers le Belge comme un incorrigible mutin
  • Le Belge francophone ignorait le Néerlandais
  • L’exubérance familière du Flamand s’irritait devant la distinction un peu condescendante du voisin du Nord.

Durant la Première Guerre mondiale, les Belges furent profondément émus par l’accueil charitable que firent les Hollandais à près de 1.000.000 de réfugiés mais, malgré cela, les mentalités restèrent cloisonnées. Après l’armistice, les Néerlandais furent surpris et peinés de voir se réveiller en Belgique le désir de récupérer la Flandre zélandaise, Maastricht et Venlo.

Pour les Belges il y avait, en revanche, quelque chose de paradoxal et de choquant dans le fait que non seulement les 2 rives du Bas-Escaut étaient aux mains des Pays-Bas mais que ce pays possédait en plus la souveraineté en mer, sur toutes les passes du fleuve, y compris celle située en face de Heist et de Zeebrugge.

Mais le problème le plus épineux était, depuis 1831, celui du droit des Belges à communiquer librement avec le Rhin et l’Allemagne par les voies navigables traversant le Sud-Ouest des Pays-Bas :

  • Les Hollandais avaient fermé l’accès de l’Escaut oriental par la construction de la digue du chemin de fer de Flessingue à Roosendaal (1867).
  • Le canal d’Hansweert à Wemeldinge était manifestement une issue trop étroite pour les besoins de la navigation intérieure belge.

Traité de Versailles de 1919 Wilhelmine des Pays-Bas
Traité de Versailles en 1919 
Wikipedia
Wilhelmine des Pays-Bas 
Wikipedia


Les diplomates réunis à Versailles en 1919 reconnurent le bon droit des Belges. Il y eut un projet de traité obligeant les Hollandais à creuser un canal Anvers-Moerdijk. Ce traité fut voté par les Chambres belges et par la Seconde Chambre néerlandaise en 1925. Hélas, 2 ans plus tard, la Première Chambre des Pays-Bas le rejetait car, au fond du litige, il y avait toujours le vieil antagonisme des deux ports concurrents, Rotterdam et Anvers.

Les Belges avaient également obtenu l’élargissement du canal de Liège à la Basse-Meuse, par Maastricht et Bocholt (Limbourg belge). Devant l’inertie de leurs voisins, ils creusèrent le canal Albert. Les Pays-Bas décrétèrent que ce travail n’était pas conforme aux traités. En 1937, la Cour d’arbitrage de La Haye trancha le différend en faveur des Belges.

Ces difficultés ne nuisirent heureusement pas à la cordialité des relations entre les deux peuples. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la reine Wilhelmine et le roi Léopold III firent ensemble de généreux efforts pour conjurer la catastrophe.

Politique étrangère de la Belgique