Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

L’Eglise, gardienne des mœurs et de la civilisation

Ecclésiastique


Au cours de l’époque romaine, la christianisation de notre pays n’avait été que fort superficielle de sorte qu’elle ne survécut guère aux invasions. Après le baptême de Clovis en 506, on commença à rétablir la hiérarchie ecclésiastique dans nos régions.

En jetant un regard furtif sur le chapitre consacré à la généalogie des Mérovingiens, force est de constater qu’en ces siècles de barbarie, les monarques et leurs compagnons attitrés n’hésitaient pas à donner libre cours à leurs instincts cruels et meurtriers.

Grâce à son indépendance et à son organisation privilégiée, l’Eglise va être la seule à pouvoir réagir contre l’anarchie ambiante. Déjà au cours des invasions, les évêques avaient ravitaillé et défendu leurs ouailles, les armes à la main. Maintenant ils vont s’efforcer de tempérer la férocité des rois à l’aide de deux armes spirituelles redoutables qui faisaient trembler les Grands :

  • L’excommunication, qui retranchait le coupable de la communauté des fidèles et le privait de la réception des sacrements
  • L’interdit, qui suspendait l’exercice du culte dans toute une région.

Les monastères

Le baptême de Clovis a été le catalyseur d’une seconde évangélisation de nos contrées et le christianisme est devenu progressivement la religion des Francs. Cette seconde évangélisation fut surtout l’œuvre de missionnaires :

  • Saint Amand et Saint Eloi parcourent le bassin de l’Escaut
  • Saint Remacle, celui de la Meuse
  • Saint Lambert et Saint Hubert achèvent la conversion de la Hesbaye et de l’Ardenne.

 

Saint Amand Saint Hubert
Saint Amand 
Source : Nos Gloires.
Illustrations : J-L Huens
Saint Hubert 
Source : Wikipedia

 

Pour encourager le clergé dans son œuvre, les rois et les nobles lui font des donations. Les terres reçues constituent souvent de vastes domaines exempts de taxes.

L’œuvre des missionnaires est complétée par l’action des moines qui se fixent dans les abbayes ; ils fondèrent aussi de grands monastères, établis le plus souvent dans des vallées boisées ou au milieu de terrains incultes offerts par les Grands.

Les monastères comprenaient ordinairement :

  • Une église
  • Près de l’église, les cellules des moines et le cloître
  • Des dépendances affectées à tous les métiers nécessaires à l’existence des moines : écuries et granges, moulin, brasserie, forge et divers ateliers de menuiserie, tissage, etc.
  • Des écoles où les moines donnaient l’instruction et dont plusieurs, comme celle de Stavelot, devinrent bientôt célèbres
  • Aux alentours s’étendaient des jardins et des prairies
  • Plus loin, on trouvait des bois et de vastes domaines restés longtemps incultes.

Mais peu à peu les landes se défrichèrent : les moines, et plus tard leurs nombreux serfs, cultivèrent les champs environnants ; des vignes et des vergers couvrirent les coteaux, des fermes et des chaumières sortirent de terre auprès des riches abbayes ; elles devinrent le berceau de villes importantes telles que Mons, Nivelles, Soignies, Andenne, Saint-Hubert, Stavelot et Malmedy.

Abbaye de Lobbes Moine travaillant aux champs
Abbaye de Lobbes  
Source : Nos Gloires. Illustrations : J-L Huens
Travail aux champs 
Source : Nos Gloires. Illustrations : J-L Huens


Les monastères étaient non seulement des centres de travail mais également d’études et des foyers de civilisation qui jouèrent un rôle important dans la canalisation d’une population fidèle à ses mœurs barbares.

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La dynastie mérovingienne, si vigoureuse à l’origine, était en pleine dégénérescence. Les excès auxquels se livrèrent les rois fainéants les épuisèrent et les condamnèrent à céder le pouvoir aux maires du palais. Ce sera l’objet de notre prochain chapitre intitulé « Les Rois Fainéants et leurs Maires du Palais ».

Dynastie mérovingienne