Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La vie quotidienne


Le château

Habitat du seigneur, il domine la seigneurie et protège ses habitants. Le château consacre l’autorité seigneuriale.

Les premiers châteaux-forts sont des tours en bois construites sur des buttes de terre appelées mottes. Elles sont protégées par des remparts surmontés d’une palissade.

Au fil du temps, la technique des fortifications va faire de grands progrès :

  • Les châteaux sont construits en pierre
  • Ils sont entourés de fossés (les douves),
  • Ils sont pourvus de hautes murailles à créneaux, de mâchicoulis et de meurtrières.
  • Aux angles du château se dressent de hautes tours crénelées ; du sommet de la plus haute, une vigie doit sonner du cor à l’approche de l’ennemi ou d’un voyageur.
  • Le château n’est accessible qu’après l’abaissement du pont-levis et le retrait d’une herse en fer.
  • On a alors accès à la cour d’honneur sur laquelle donnent les appartements du seigneur dont la pièce principale est la salle d’armes, toute décorée d’armoiries, d’écussons et de trophées.
  • Le donjon constitue la dernière retraite possible en cas d’assaut, bien qu’un souterrain puisse parfois favoriser la fuite.
  • Le corps de garde, les écuries, les celliers et autres greniers complètent l’agencement intérieur du château.
  • Dans les sous-sols du château, on a ménagé des oubliettes, prisons où l’on jette les ennemis et où on les « oublie » volontairement.

Château sur motte Château-fort
Château sur motte Château-fort

Source : La vie quotidienne au Moyen âge, pp. 36 et 38


Le château-fort est sans confort. Les immenses feux de bois ne parviennent pas à dissiper l’humidité des salles. Les torches et les lampes à huile n’apportent qu’une médiocre lumière. Quant au mobilier, il est strictement utilitaire : des tables, des bancs, des lits et des coffres où sont rangés les vêtements et les objets précieux.

Scène d'intérieur au Moyen âge
Scène d’intérieur

Source : La Nouvelle Encyclopédie, p. 2135

La vie seigneuriale

Trouvère
Trouvère 

Source : Nos Gloires, J-L Huens

La chasse et le tournoi entretiennent les vertus guerrières des châtelains. Mais en dehors de ces jours de fièvre ou de danger, leur existence est très monotone.

L’hiver, les habitants du château (châtelains, serviteurs, hommes d’armes, pages et écuyers) se rassemblaient dans la salle d’armes autour de la vaste cheminée. Parfois un chevalier errant, un pèlerin ou un voyageur égaré venait demander l’hospitalité. Il racontait ses aventures et chacun écoutait ses récits merveilleux. D’autres fois, des jongleurs, des trouvères ou autres troubadours apportaient à leurs hôtes musique, chants, poèmes et acrobaties, de quoi divertir les habitants du château pendant plusieurs jours !

La châtelaine dirige les nombreux domestiques, veille sur ses enfants et n’a souvent comme distraction que les offices religieux et la confection de tapisseries.

A la belle saison, les princes et les riches seigneurs se réunissaient en des fêtes brillantes : les tournois. Toute la noblesse des environs s’y donnait rendez-vous. Les chevaliers y faisaient admirer leur force et leur adresse en combattant l’un contre l’autre sous les yeux d’une foule innombrable.

Mais ce que les seigneurs aimaient par-dessus tout, c’était la guerre et ses dangers, les brillants faits d’armes et les exploits héroïques. Le moindre litige à propos d’une terre de débats ou d’une enclave contestée est le prétexte d’interminables guerres privées. Chacun cherchait à agrandir son domaine et à augmenter sa puissance au détriment de ses voisins.

Montés sur des chevaux bardés de fer, armés d’une lance et d’une épée, couverts d’une riche armure et protégés par un bouclier, ils s’élançaient dans la mêlée des combats ou à l’assaut des forteresses.

Le siège des villes se faisait à l’aide de catapultes qui lançaient des projectiles dans la place assiégée, de béliers avec lesquels ont enfonçait des lourdes portes, d’échelles à crochets et de tours roulantes.

Les assiégés se défendaient en jetant, du haut des murailles, d’énormes pierres et des flots d’eau ou d’huile bouillante.

La chasse au Moyen âge Tournoi médiéval Siège d'une ville
La chasse 
Source : Histoire de la Belgique 
en mots et en images, p. 18
Un tournoi  
Source : Le Moyen âge, cycle 3, p. 84
Le siège d’une ville 
Source : La vie quotidienne au 
Moyen âge, p. 39

La paysannerie

Demeure de serfs
La demeure des serfs

Les serfs se terrent dans leurs masures en torchis coiffées de chaume. Ces misérables demeures sont établies au bord des chemins ou groupées autour de l’église domaniale. Elles sont entourées d’un courtil (petit verger et jardin potager clôturés de haies)

Vêtus d’un sarrau noué à la ceinture, ils peinent de l’aube à la nuit, avec des instruments aratoires rudimentaires. Les guerres constantes, les hivers rudes amènent la disette, la famine et les épidémies.

Voici un extrait de la « Complainte des Vilains de Versons » qui décrit la rudesse de la vie d’un paysan :

« (…). Puis c’est le mois d’août, les interminables journées sous le brûlant soleil, à couper le blé, à le mettre en bottes, à le porter aux granges ; nos enfants mêmes, à cette époque, se trouvent appelés au travail. Et, pendant ce temps, notre blé à nous, pauvres laboureurs, demeure gisant sur le champ, au vent, à la pluie, à la grêle, jusqu’à ce que nous ayons fini avec celui du seigneur. Quand enfin le nôtre aussi est coupé et ramassé, alors vient, sur la charrette, le champarteur, l’homme dur et rogue qui doit prélever sur notre propre récolte la part du seigneur (…)

Ah, la sévère existence ! Travaille, travaille, toi et tes bêtes. Il faut de la pierre pour un nouveau bâtiment. Va la chercher. Les maçons sont diligents. Il importe que tu les serves et de pierres et de mortier, tous les jours qu’ils font leur métier (…).

Paie au meunier, qui prélève sa part sur ta petite récolte déjà diminuée, car tu dois aller moudre au moulin du seigneur, et là aussi il veut son dû. Paie à son fournier, orgueilleux et fier, qui donne du pain si mal cuit (…) Paie au seigneur encore si tu marie ta fille (…) »

Féodalité