Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La révolution éclate et triomphe

 

A la frontière hollandaise, les volontaires rassemblés par Vander Noot et Vonck dépassaient déjà le nombre de 3.000 hommes. Vonck en avait confié le commandement à Jean Van der Mersch, un colonel pensionné de l’armée autrichienne.

Jean Van der Mersch
Jean Van der Mersch

Source : Pourquoi pas toute l’histoire de la Belgique, p. 83

Alarmé par l’émigration, le gouvernement autrichien avait condamné les émigrés au bannissement perpétuel et à la privation des droits civiques. Il avait également menacé de peine de mort quiconque aiderait les mutins à passer la frontière.

La bourgeoisie de Bruxelles se souleva à son tour : les habitants portèrent en public des cocardes noir, jaune et rouge :

  • Le noir et le jaune du Brabant et de la Flandre
  • Le rouge du Hainaut.
Drapeau des Etats belgiques unis
Drapeau des Etats belgiques unis

Source : Wikipedia

Les troupes, composées de soldats belges au service de l’Autriche, désertèrent en masse et allèrent se réfugier dans les couvents. Le général autrichien d’Alton évacua la capitale et abandonna Namur à Van der Mersch, puis il se replia vers le Luxembourg. La caisse de l’armée et ses archives comprenant toute la correspondance secrète de Joseph II restèrent aux mains des patriotes.

Le 18 décembre 1789, Van der Noot fait son entrée triomphale à Bruxelles. Il n’était plus question de Vonckistes !!!

Les Van der Nootistes (ou Statistes) disposaient des revenus des grandes abbayes et étaient soutenus par la noblesse brabançonne, le haut clergé, l’Université de Louvain, la majorité des Etats de Brabant, les métiers d’Anvers, de Bruxelles et de Louvain, les paysans. Leur programme était :

  • Le retour au régime religieux du temps des Archiducs Albert et Isabelle
  • Le respect des vieilles constitutions provinciales et des prérogatives de classe
  • Le maintien d’une société fortement hiérarchisée avec prédominance des Etats (Staten, d’où leur nom de Statistes) : le clergé régulier, la haute noblesse, les patriciens et quelques doyens représentant les chefs-villes.

Les pierres angulaires sur lesquelles les Statistes voulaient édifier le nouvel Etat belge étaient donc :

  • La théocratie, soit une société dirigée par le clergé
  • L’oligarchie, c’est-à-dire la domination de quelques groupes
  • Le conservatisme et le particularisme

Peu après, le 20 février 1790, Joseph II mourait, désespéré d’être resté incompris.

Révolution brabançonne