Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Juste Lipse

Juste Lipse


Humaniste flamand, Juste Lipse est un érudit de dimension européenne à la fois philologue, philosophe et féru d’histoire romaine. Il se présente comme un sage guidé par la raison et affirme son autonomie de la pensée par rapport aux pouvoirs religieux et politique en place au cours de la période espagnole.

Son parcours

Granvelle
Granvelle

Source : Wikipedia

Juste Lipse naît le 18 octobre 1547 dans une famille bourgeoise d’Overijse (duché de Brabant).

Son père est le lieutenant-amman de Bruxelles et doit combattre les hérétiques, ce qu’il fait avec trop peu d’ardeur aux yeux du pouvoir en place. Il se soucie cependant de prodiguer une bonne éducation à son fils :

  • Des humanités classiques
  • Des études de droit à l’université de Louvain.
Les archiducs Albert et Isabelle assistent à une leçon de Juste Lipse
Les archiducs assistent à une leçon

Mais le jeune Juste se passionne davantage pour les lettres latines et l’Antiquité. A 19 ans à peine, il écrit déjà un premier ouvrage qu’il dédie à Granvelle, l’archevêque que Philippe II avait délégué aux Pays-Bas pour contrôler la gouvernante, Marguerite de Parme, puis rappelé en Espagne. Granvelle, flatté par cette délicate attention décide d’engager Juste Lipse comme secrétaire pour la mission qu’il doit effectuer à Rome. Après une période de 2 ans, le jeune homme revient à Louvain pour y poursuivre ses études mais le climat de persécution religieuse est à ce point terrifiant qu’il part pour l’Allemagne où il a accepté une chaire d’histoire à l’université d’Iéna.

Lorsqu’il revient en 1575, la répression du luthéranisme n’a pas faibli. Après avoir terminé ses études de droit, il se rend à l’université calviniste de Leiden où il enseigne le droit et l’histoire pendant 12 ans. Il y sera même nommé recteur à 5 reprises. Quoique converti au luthéranisme, il se lasse rapidement de l’atmosphère trop puritaine batave et rentre à Louvain, définitivement cette fois où il opte pour le catholicisme.

Devenu professeur de lettres, il accepte en 1595 la charge d’historien royal de Philippe II et, après la mort de ce dernier, celle de conseiller de l’archiduc Albert. Charmés, les archiducs lui feront l’honneur d’assister publiquement à l’une de ses leçons.

Mais au fait, que sait-on plus précisément de la personnalité de Juste Lipse ? Peu de choses, si ce n’est qu’il a un caractère agréable malgré quelques accès de mélancolie. Il déteste la musique mais aime beaucoup les chiens et les fleurs, principalement les tulipes. Rubens a immortalisé cette passion en le représentant avec des tulipes derrière lui et son chien Saphir à ses pieds.

Juste Lipse meurt le 23 mars 1606 d’une maladie du foie. Il était le dernier humaniste belge.

Son œuvre

En tant que philologue, Juste Lipse contribue à la connaissance de l’Antiquité en éditant et en commentant les œuvres de Sénèque et de Tacite. Il insère ingénieusement la philosophie antique dans le christianisme et fait de la sagesse de Platon une vertu que le fidèle peut acquérir par la prière.

Juste Lipse est l’auteur de plusieurs ouvrages d’érudition publiés en latin ; quelques-uns ont fait l’objet d’une traduction en français comme, par exemple :

  • Le Traité de la Constance
  • Des lettres inédites de Juste Lipse
  • Histoire de Notre-Dame de Hal

Juste Lipse - De Constantia

Juste Lipse - De Cruce Juste Lipse - Militia Romana

Juste Lipse - Sénèque

De Constantia

De Cruce Militia Romana

Sénèque

 

Contexte historique :

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