Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

La République (-509 à –31)

S.P.Q.R. - Emblème de la république romaine


L’orgueil et les excès de Tarquin le Superbe le font détester du peuple qui, assoiffé de liberté et à l’instigation des patriciens, entame un mouvement révolutionnaire et républicain aboutissant à la destitution et à l’exil du dernier roi étrusque. La République (du latin « res publica », la « chose publique », c’est-à-dire l’affaire de tous) succède à la monarchie absolue et durera près de 5 siècles. Elle se caractérise par :

  • La mise en place d’institutions,
  • La conquête de l’Italie et du bassin méditerranéen,
  • L’éclatement de guerres civiles qui affaibliront progressivement le régime.

C’est également sous la république, au début du 4e siècle AJC, que des Celtes venus d’Asie envahissent la péninsule. Rome connaît alors la honte d’une occupation brutale qui ne prendra fin qu’après le versement d’une rançon.

Les institutions

Par opposition à l’absolutisme, les Romains créent une série de pouvoirs destinés à s’équilibrer tout en assurant une efficacité maximale à l’action de l’Etat.

Afin de ne pas nuire à la clarté du texte, nous ne chercherons pas l’exhaustivité mais nous nous limiterons aux institutions principales :

  • Les magistratures
  • Le Sénat
  • Les comices
  • Les citoyens romains

Les magistratures

Licteur avec faisceau de verges
Licteur

Source : Wikipedia

Rome est dirigée par une hiérarchie de magistrats élus par les comices qui comprennent dorénavant des représentants de l’ensemble des citoyens (patriciens et plébéiens). Le pouvoir suprême est confié simultanément à 2 consuls.

Les magistratures étaient subdivisées en plusieurs catégories parmi lesquelles figurait la plus prestigieuse : le « cursus honorum » ou « carrière des honneurs ». Elle représentait le parcours à suivre par le jeune Romain qui se destinait à une carrière politique couronnée par un poste de consul.

Au fil du temps, les magistratures ont été ouvertes aux plébéiens comme aux patriciens. Un âge minimum était requis pour chaque magistrature et il fallait avoir servi 10 ans dans l’armée avant d’avoir accès à la charge de questeur, la plus basse dans la hiérarchie. A chaque charge correspondent des fonctions bien précises. Un certain délai devait également être respecté avant de pouvoir prétendre à la charge supérieure.

Les plus hauts magistrats bénéficiaient de gardes du corps : les licteurs

Les étapes du cursus honorum

cursus-honorum

  1. Les questeurs- Ce sont les fonctionnaires des finances.
    • Ils sont les gardiens du trésor public
    • Ils sont chargés des enquêtes financières
    • Ils sont responsables de la gestion des amendes
  2. Les édiles– Ils veillent à l’entretien de la cité :
    • Le bon approvisionnement en eau de la ville
    • La gestion des ventes de blé à la plèbe
    • L’entretien des routes
    • Surveillance de l’utilisation des terres publiques
    • Maintien de la paix publique.
  3. Les préteurs – Leurs attributions sont essentiellement judiciaires
  4. Les consuls– Le consulat était la charge la plus prestigieuse du cursus honorum. Au nombre de 2, les consuls étaient supérieurs à tous les autres magistrats de Rome, sauf aux tribuns de la plèbe (ces derniers pouvaient bloquer les décisions des consuls grâce à leur droit de veto.). Les consuls :
    • Présidaient le Sénat, les comices curiates et centuriates
    • Commandaient les armées
    • Avaient la faculté de choisir un dictateur en cas d’insécurité de Rome
    • Donnaient leur nom à l’année (ex. : « Cicerone consule » signifiait « sous le consulat de Cicéron »).
    • Bénéficiaient de l’imperium
    • Etaient accompagnés de 12 licteurs

Cas particuliers ou exceptionnels

Les tribuns de la plèbe 

Cette magistrature n’a été créée qu’en –494 suite à des troubles sociaux entre patriciens et plébéiens.

  • Le tribun disposait d’un droit de veto sur les décisions de certains magistrats
  • Il était le chef de la plèbe
    • Il convoquait l’assemblée des plébéiens
    • Présidait l’adoption des plébiscites (décisions votées par l’assemblée de la plèbe)
Les censeurs

Charge n’appartenant pas au cursus honorum. Elle était réservée à d’anciens consuls. Ils avaient pour tâche :

  • Le recensement des citoyens
  • L’inscription des fortunes
  • Le contrôle de l’appartenance aux classes
  • La radiation des sénateurs de la liste s’ils n’avaient pas fait preuve d’une conduite conforme à leur rang
  • La gestion des travaux publics
Le dictateur

Il a la charge de résoudre une crise très grave et dispose des pleins pouvoirs. Il est choisi parmi les anciens consuls, par un consul en exercice, sur ordre du Sénat.

Les proconsuls et les propréteurs

Il s’agit de magistrats en fin d’exercice dont le pouvoir a été prorogé pour administrer une province, par exemple.

Le Sénat

Assemblée aristocratique, véritable « Conseil des Anciens », le Sénat est composé d’environs 300 anciens magistrats. Ils portent une toge bordée de pourpre : la toge prétexte.

  • Ils donnent leur avis sur les lois
  • Ils dirigent la politique étrangère et la diplomatie
  • Ils contrôlent :
    • la magistrature
    • les finances
    • les travaux publics
    • la levée et la répartition des contingents 

Les comices

comices

Les comices sont des assemblées par lesquelles le peuple romain dans son ensemble exerce son pouvoir. Chaque citoyen romain fait partie à la fois d’une comice centuriate et d’une comice tribute. La procédure électorale favorise cependant les plus riches parce qu’on commence par la première classe qui regroupe les hommes les plus riches. Dès que la majorité est atteinte, on arrête la consultation. En pratique, les pauvres ne votent donc jamais.

  • Les comices centuriates (5 classes selon le niveau de fortune). Elles élisent les consuls et les censeurs
  • Les comices tributes (4 classes urbaines et 31 classes rustiques selon le lieu de résidence). Elles élisent les édiles et les tribuns de la plèbe 

Les citoyens romains.

Il s’agit de l’ensemble des patriciens et des plébéiens. Les citoyens sont des hommes libres ; ce sont eux qui élisent les comices centuriates et tributes. Les femmes, les enfants, les étrangers et les esclaves ne font pas partie des citoyens romains.

Les citoyens romains avaient des droits et des devoirs :

Leurs droits
  • Achat et vente sur le territoire romain
  • Autorisation d’épouser une citoyenne romaine
  • Permission d’intenter une action en justice devant un tribunal romain
  • Droit de vote
  • Permission d’être élu à une magistrature
  • Possibilité d’acquérir une propriété
  • Droit de participer à la vie religieuse de la cité
Leurs devoirs
  • Obligation de se faire recenser (afin d’évaluer la fortune des citoyens)
  • Servir dans l’armée
  • Versement d’un tribut occasionnel servant à compenser les dépenses militaires

Les conquêtes sous la République

republique-romaine

Rome doit faire face à ses voisins qui se montrent de plus en plus hostiles : les Etrusques, les autres peuples latins et même les Celtes.

C’est sous la République que Rome commence son expansion par la conquête de l’Italie centrale puis, progressivement elle agrandit son territoire à l’ensemble de l’Italie.

A partir du IIIe siècle AJC, les guerres puniques, opposant Rome à Carthage pour des raisons de rivalité commerciale en Méditerranée (que les Romains appellent « Mare Nostrum », « notre mer »), vont encore étendre la domination de Rome à la Sicile, la Corse, la Sardaigne, l’Hispanie et finalement à l’Afrique du Nord lors de la chute de Carthage. Entre-temps, la Gaule Cisalpine et la Provence font désormais aussi partie intégrante du territoire romain.

Durant le IIe siècle AJC, Rome intervient en Grèce, en Macédoine et en Asie Mineure (Syrie) occupant ainsi quasiment tout le pourtour méditerranéen.

Au 1er siècle AJC débute la conquête de la Gaule que nous évoquons plus en détail dans les pages qui lui sont dédiées (voir La Conquête de la Gaule). Enfin, en 47 AJC Rome conquiert l’Egypte.

A la fin du 2e siècle av. J.C., les conquêtes sont partagées en dix provinces ayant chacune sa loi et un gouvernement appelé Proconsul ou Propréteur

Les guerres civiles

L’organisation politique de la République montre rapidement ses limites face à l’expansion rapide du territoire et les institutions, prévues initialement pour la gestion d’une ville, se révèlent maintenant tout à fait inadaptées. Rome devient la proie des luttes sociales et des rivalités entre ambitieux voulant le pouvoir personnel

  • Première guerre civile entre Marius (oncle de Jules César) et Sylla
  • Deuxième guerre civile entre Jules César et Pompée
  • Troisième guerre civile entre Marc-Antoine, Octave et Lépide ayant pour objet la succession de Jules César

Mort de Jules César

Assassinat de César
Assassinat de Jules César

Un duel implacable s’était engagé entre Pompée, vainqueur des pirates qui infestaient la Méditerranée, et Jules César qui était presque devenu un dieu (sa famille prétendait descendre d’Enée et donc de Vénus).

Débarrassé de Pompée par l’entremise de Ptolémée, frère de Cléopâtre, César obtint d’être nommé dictateur pour 1 an, puis pour 10 ans, et enfin à vie avec le droit d’organiser sa succession. Il ne manquait alors plus grand-chose à César pour se poser en véritable monarque.

Mais les partisans de Pompée n’avaient pas déposé les armes et continuaient à agir dans l’ombre, n’attendant qu’une occasion pour abattre César. Cette occasion allait se présenter en 44 AJC. Aux ides de mars (le 15), le Sénat allait tenir une importante séance au cours de laquelle César serait autorisé à porter le titre de Roi. Tandis que César s’asseyait, une cinquantaine de conjurés l’entourèrent sous prétexte de lui rendre hommage puis le poignardèrent. Parmi les assaillants figurait Brutus, le fils adoptif de César …

La mort de Jules César ne provoqua aucune joie dans le peuple. Elle éveilla cependant de nouvelles ambitions dont un seul homme sortira vainqueur.

Introduction au monde romain