La province du Brabant … et BHV
L’une des 9 provinces belges, la province du Brabant, fut supprimée lors de la quatrième réforme de l’Etat (1er janvier 1995) et remplacée par 2 nouvelles provinces :
- Le Brabant flamand relevant de la Flandre
- Le Brabant wallon relevant de la Wallonie
L’enclave bruxelloise échappait dès lors à une quelconque institution provinciale.
Cette réforme raviva aussitôt le contentieux BHV à relents communautaires. Il faut savoir, en effet, que l’ancienne province du Brabant était découpée en 3 circonscriptions électorales et judiciaires :
- Nivelles
- Louvain
- Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) qui comprenait les communes bilingues de Bruxelles et 35 communes flamandes. Cet arrondissement était défini comme étant électoralement bilingue en ce sens que ses électeurs, quoique demeurant en Flandre, pouvaient voter pour des candidats figurant sur les listes bilingues bruxelloises.
En 2002, les arrondissements électoraux belges reçurent la taille d’une province, à l’exception des arrondissements de Louvain et de BHV. Ce dernier arrondissement se trouvant à cheval sur 2 régions, les Flamands réclamèrent à corps et à cris sa scission afin d’éradiquer le « bilinguisme » des communes appartenant aux entités de Hal et de Vilvorde situées en Flandre.
Il convient cependant de ne pas perdre de vue que cet arrondissement électoral est couplé à un arrondissement judiciaire. Le scinder serait revenu à obliger les populations francophones de ces communes à n’avoir d’autre choix que se défendre en néerlandais devant les cours et tribunaux.
Les francophones ne voulaient pas entendre parler de scission sans compensations sérieuses telles, par exemple, l’élargissement de la région de Bruxelles-Capitale afin de la désenclaver de la région flamande, ce qui, aux yeux des autorités flamandes était totalement « onbespreekbaar » (non négociable).
BHV a ainsi empoisonné la vie politique pendant de longues années et a été à l’origine de la plus longue crise que la Belgique ait jamais connue : 541 jours sans gouvernement de plein exercice en 2010 et 2011.