Hans Memling
Peintre né en Allemagne, Hans Memling exerce son art dans les Pays-Bas méridionaux où il occupe une place particulière parmi les primitifs flamands.
L’homme
Roger Van der Weyden
Source : Wikipedia
Hans Memling naît à Selingenstadt près de Mainz, en Allemagne. Sa date de naissance n’a pas été formellement fixée ; elle devrait se situer entre 1435 et 1440. On dispose également de peu d’informations sur sa formation artistique mais il semble probable qu’il ait reçu un premier enseignement à Cologne avant d’entrer dans l’atelier de Roger Van der Weyden à Bruxelles. Il en deviendra l’élève et subira incontestablement son influence.
Bruges
Bruges au Moyen âge
Source : Nos Gloires - J-L Huens
Après la mort de Roger Van der Weyden, l’activité du foyer bruxellois connaît un ralentissement et Memling prend alors la direction de Bruges en 1465.
Pourquoi ce choix ? Souvenez-vous ! Bruges est, à cette époque, à l’apogée de son rayonnement : elle est encore l’entrepôt de l’Occident et le premier marché financier au Nord des Alpes. Memling est donc attiré par les débouchés que peuvent offrir à un artiste les riches bourgeois d’une cité marchande ouverte sur le monde et la protection qu’il peut attendre des agents florentins des Médicis.
L’esprit doux et rêveur de Memling va s’accorder au charme poétique des canaux, au mysticisme des béguinages et aux manières polies des bourgeois de Bruges. Dans une atmosphère aussi propice, le talent de l’artiste va s’épanouir harmonieusement pour donner une œuvre digne de celle des plus grands maîtres de la peinture primitive flamande.
Memling séjournera pendant une trentaine d’années à Bruges et, lorsqu’il s’éteint le 11 août 1494, il est entouré de nombreux disciples et honoré par la ville. Au moment de son décès, il figure sur les registres de Bruges parmi les bourgeois qui paient le plus d’impôts !
Peintre de grande renommée de son vivant, Memling tombe ensuite dans l’oubli pendant plusieurs siècles. Redécouvert au 19e siècle, il occupe dorénavant la place qu’il mérite parmi les primitifs flamands.
Le nom « Memling »
La famille de Memling est probablement issue d’un village proche de Mömlingen, ce qui pourrait expliquer le patronyme de « von Mömling » donné à ses ancêtres. Lorsque Hans s’établit à Bruges et que sa nouvelle citoyenneté est portée aux registres de la ville, le préposé aux écritures calligraphie mal sont nom en se fiant à son oreille. Hans von Mömling devient ainsi Hans van Memmelynghe avant de devenir Hans Memling voire Hans Memlinc.
Son style
Devenu entièrement flamand par son installation à Bruges, Memling donne à sa peinture un sens pathétique sans toutefois perdre l’amour de l’équilibre et de la sérénité. Il est un narrateur hors pair ; ses récits sont vifs mais n’en sont cependant pas moins des supports de contemplation. Ses personnages restent en contact avec leur vérité intérieure ; c’est ainsi que leurs yeux sont à la fois ouverts sur le monde extérieur et sur leur propre âme.
Résolument progressiste dans le genre du portrait, Memling dégage peu à peu ses modèles du fond sombre qui les enveloppait pour les placer près d’une fenêtre ou d’une galerie et ainsi les détacher sur un paysage libre, à l’instar de ce qui se pratique en Italie. Il est d’une précision exemplaire dans le rendu de l’éclat de la peau, les fines rides autour des yeux, le dessin des sourcils et les fins vaisseaux capillaires présents dans le blanc des yeux.
Par ailleurs, pour plusieurs de ses œuvres religieuses notamment, l’artiste place ses personnages dans un triangle fictif pour accentuer l’impression de perspective.
Enfin, dans ses œuvres de fin de carrière, Memling édulcore quelque peu ses ultimes compositions religieuses qu’il conçoit comme des enluminures (voir la Châsse de Sainte Ursule) ou qu’il enjolive de motifs italiens.
Son œuvre
La création artistique de Memling est importante. A l’heure actuelle, près de 85 œuvres ont pu être répertoriées :
- 30 portraits
- 20 retables
- 15 Vierges
- Une vingtaine d’autres œuvres sur des sujets divers.
On tient pour son chef d’œuvre la série de panneaux et de médaillons qui décorent la « Châsse de Sainte Ursule ». Elle fut inaugurée le 21 octobre 1489 et illustre le martyre de cette sainte et de 11.000 vierges. Memling y témoigne de l’habileté d’un peintre enlumineur conjuguée à la maîtrise parfaite de l’art du portrait.
La Châsse de Sainte Ursule |
Voici, pour le plaisir des yeux, quelques unes des œuvres les plus célèbres de l’artiste. Cliquez sur la vignette pour obtenir une plus grande image.
Date | Oeuvre | |
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1463 |
L’adoration des Mages |
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1466-73 |
Le jugement dernier |
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1470 |
La passion du Christ |
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1470 |
Portrait d’un homme âgé |
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1474-79 |
Le mariage mystique de Sainte Catherine |
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1480 |
Mater Dolorosa |
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1480 |
Jeune homme à la galerie |
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1485 |
Jeune homme priant |
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1485-90 |
Diptyque Jeune mariée et chevaux |
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1487 |
Benedetto Tommaso Portinari |
Contexte historique :