Antoine Van Dyck
Favori des princes et des souverains européens au point d’être nommé chevalier par Charles 1er d’Angleterre, Antoine Van Dyck fut l’un des plus grands peintres flamands de la période baroque et l’un des portraitistes les plus admirés de tous les temps.
L’homme
Antoine Van Dyck naît à Anvers le 22 mars 1599. Il est le fils d’un riche marchand de soie et fait preuve de dons exceptionnels dès son plus jeune âge.
- A 10 ans, il entre en tant qu’apprenti chez le peintre flamand Hendrik Van Balen et en devient l’un des plus brillants élèves.
- A 16 ans, il possède déjà suffisamment d’expérience pour former lui-même un apprenti
- A 19 ans, il devient maître de la gilde Saint Luc à Anvers
Alors qu’il est déjà un peintre indépendant, il devient l’assistant principal de Rubens dont il assimile facilement le style. En 1619, il effectue un premier voyage en Angleterre et en 1621 il entreprend un voyage en Italie. C’est à cette époque que son talent de portraitiste va s’imposer.
Rubens – Autoportrait |
L’archiduchesse Isabelle |
Dès son retour à Anvers en 1627, les commandes affluent de toutes parts et il peint une grande quantité de chefs d’œuvre pendant 5 ans. C’est au cours de sa période anversoise qu’il acquiert la clientèle de l’archiduchesse Isabelle à la cour de Bruxelles et qu’il devient également le peintre principal de la cour de Hollande.
Sa réputation parvient aux oreilles de Charles 1er d’Angleterre qui l’appelle à Londres en 1632. Van Dyck va alors connaître l’apogée de sa gloire et de sa fortune en peignant l’aristocratique société anglaise. Accepté par la cour, il bénéficie d’énormes privilèges ; nommé chevalier par le roi, les Anglais l’appellent désormais « Sir Anthony Van Dyke ».
A la fin de sa vie, Van Dyck se contente d’apporter la touche finale aux portraits peints, pour la plupart, par ses disciples selon ses propres esquisses. Il meurt le 9 décembre 1641 laissant derrière lui une œuvre qui allait permettre l’éclosion d’une école anglaise de peinture.
Son style
Influencé dans un premier temps par Rubens qu’il considère comme un modèle, Van Dyck va acquérir assez rapidement un style plus personnel et se distancer des préceptes de son maître.
- Pour ses premiers portraits, l’artiste utilise une palette de couleurs chaudes et soigne la délicatesse de son trait
- Au cours de son voyage en Italie, Van Dyck apprend « la grande manière du 16e siècle italien » et ses œuvres donnent alors la mesure d’une couleur vibrant dans les lumières. Sa gamme gagne en nuances et en finesse et c’est à cette époque que son talent de portraitiste s’impose. Il met au point un nouveau type de portrait d’apparat dénué de statisme et de raideur où l’attitude des modèles, leurs costumes somptueux et le décor sont mis en valeur tout en soulignant l’élégance distinguée des personnages.
- Sa deuxième période anversoise marque le retour à une simplicité qui permet d’approfondir les caractères. Il met l’accent sur l’émotivité des protagonistes et multiplie les effets de lumière.
- Dans les portraits réalisés en Angleterre, l’appartenance au milieu social domine plus que les traits psychologiques de l’individu ; Van Dyck met toujours en valeur la position sociale importante des modèles.
Un pigment de peinture à l’huile, le brun van Dyck, lui doit son nom.
Son œuvre
L’évolution du talent de Van Dyck correspond aux diverses périodes de sa vie.
La première période anversoise (1613-1621)
Cette période débute par un autoportrait exécuté à l’âge de 14 ans.
Le Titien
Source : Wikipedia
Lorsque Van Dyck fréquente l’atelier de Rubens, il peint des compositions religieuses mais peaufine également ses portraits. Les portraits d’Isabelle Brandt et de Rubens sont déjà remarquables et annoncent le premier portraitiste de son temps.
La période italienne (1321-1627)
Van Dyck sera attiré par Venise et le Titien. Il séjournera dans plusieurs villes où il peindra des portraits inégalés. Tantôt somptueux comme les palais qui les abriteront, tantôt simples et intimes comme l’amitié qui les inspire.
La deuxième période anversoise (1627-1632)
L’artiste se libère du maniérisme italien dont il garde pourtant quelques effets décoratifs. Son art gagne en simplicité et son sens décoratif trouve plus d’ampleur. Il partage le succès de Rubens.
La période anglaise (1632-1641)
Van Dyck importe en Angleterre la technique des maîtres vénitiens. Il est à l’apogée de son art.
Voici, pour le plaisir des yeux, quelques unes des œuvres les plus célèbres de l’artiste. Cliquez sur la vignette pour obtenir une plus grande image.
Date | Oeuvre | |
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1613 |
Autoportrait |
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1618 |
Portrait d’une dame flamande |
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1619-20 |
Le couronnement d’épines |
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1620 |
Samson et Dalila |
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1621 |
Portrait d’Isabelle Brandt |
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1623 |
Portrait du cardinal Bentivoglio |
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1622-27 |
Portrait de la marquise Balbi |
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1625 |
Portrait de la marquise Geronima-Spinola |
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1626 |
Portrait de la marquise Brinole-Sale et de son fils |
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1630 |
Portrait de Marie-Louise de Tassis |
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1630 |
Repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Egypte |
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1632 |
Portrait de Lord Warton |
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1632 |
Charles 1er en famille |
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1633 |
Portrait équestre de Charles 1er |
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1635 |
Charles 1er à la chasse |
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1639 |
Arthur Goodwin |
Contexte historique :