Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

L’héritage du passé


Ainsi, déjà sous les Mérovingiens, 2 institutions importantes ont fait leur apparition : le bénéfice et la recommandation

  • Les rois et les maires du palais distribuaient des terres à leur guerriers sous la forme de bénéfices (beneficium = bienfait). Ils en gardaient la nue-propriété et n’en abandonnaient que l’usufruit. Ce bénéfice, primitivement révocable à la fantaisie du donateur, devint viager, puis héréditaire.
  • Des classes hiérarchiques s’étaient formées progressivement : propriétaires de villae, colons, esclaves. Au cours des périodes troublées, une tendance constante s’était dessinée portant régionalement des hommes de catégorie inférieure à rechercher subsistance et protection auprès d’un homme puissant auquel ils se liaient par un engagement de fidélité. Ce contrat s’appelait la recommandation. Etant entrés « au service de leur seigneur », s’étant recommandés à lui, ils en recevaient protection, assistance et nourriture.

A la lumière de ce qui précède, il ne sera pas difficile de comprendre les bases du régime féodal.

Survivre dans une situation chaotique

Comme nous avons eu l’occasion de le mentionner dans les pages précédentes, après la mort de Charlemagne, les temps étaient pleins de périls et d’incertitudes. Le pouvoir des souverains carolingiens s’était fort affaibli. Souvent en lutte les uns contre les autres, ils épuisaient leurs armées et affaiblissaient graduellement leur puissance, distribuant en reconnaissance de services rendus, des parties de leur domaine.

Les guerres que se livraient les souverains étaient très cruelles et n’épargnaient ni les pillages, ni les incendies. A toutes ces misères sont venues s’ajouter les invasions normandes qui ont répandu la ruine et la terreur.

Délestés de ce qu’il leur restait d’autorité, les rois n’ont eu d’autre choix que d’autoriser les détenteurs des bénéfices à garder pour leurs descendants les terres qu’ils ont reçues. C’est ainsi qu’en 877, Charles le Chauve édicta le capitulaire de Quierzy-sur-Oise stipulant le caractère définitivement héréditaire du bénéfice. Cette « Grande Charte de la Féodalité » consacra une véritable désintégration de la propriété. Seigneurs et vassaux n’avaient plus, les uns envers les autres, que l’obligation héréditaire d’accomplir certains devoirs en échange de la jouissance de certains droits.

Invasions normandes Charles le Chauve
Les invasions normandes 
Source : Pourquoi pas toute l’histoire 
de la Belgique, p. 26
Charles le Chauve 
Source : Encyclopédie Alpha


Seuls les puissants propriétaires terriens étaient encore capables d’assurer leur défense. Confrontées au climat de violence, les communautés paysannes se sont alors serrées étroitement autour de ces grands propriétaires, entraînés au métier des armes et disposant de suffisamment de ressources pour organiser la défense d’une communauté. Les maîtres domaniaux trouvaient dès lors légitime d’exercer un pouvoir sur les biens et les personnes qui s’étaient mises sous leur protection.

Féodalité