Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Quid du rôle de la Belgique dans tout ça ?


Si la Guerre de Cent Ans a opposé principalement la France à l’Angleterre, elle a touché également, de manière indirecte la Flandre dont le comte, Louis de Nevers était le vassal du roi de France. L’intérêt de la Flandre aurait dû dicter au comte une politique de neutralité afin de préserver la prospérité des villes drapières flamandes tributaires des laines anglaises. Mais Louis de Nevers se voulait être un vassal fidèle et ordonna de cesser tout commerce avec l’Angleterre. Sans attendre, le roi d’Angleterre interdit, par représailles, l’exportation des laines vers la Flandre plongeant celle-ci dans une crise économique sans précédent.

Ce ne sera que grâce à l’intervention de Jacques Van Artevelde, et au soulèvement des villes qu’il encouragea, que la Flandre put, lorsqu’il se fut emparé du pouvoir, signer un traité d’alliance économique avec Edouard III. Jacques Van Artevelde poussera même l’audace jusqu’à inviter le roi d’Angleterre à Gand et à l’y proclamer roi de France !

Louis de Nevers Jacques Van Artevelde et Edouard III
Louis de Nevers Jacques Van Artevelde chez Edouard III

Source : Nos Gloires, J-L Huens


Mais le gouvernement de Van Artevelde tourna peu à peu à la dictature et le tribun gantois fut assassiné en 1345. Louis de Nevers, réfugié en France, revint dans ses terres mais tomba l’année suivante à la bataille de Crécy.

La Flandre désirait néanmoins poursuivre sa politique et rester fidèle à l’alliance anglaise.

Jean l'Aveugle
Jean l’Aveugle

Source : Wikipedia

Le duché de Luxembourg entra, lui aussi, dans le conflit franco-anglais. En effet, le duc Jean l’Aveugle, également roi de Bohême, fut appelé en renfort par le roi de France sur base des clauses militaires du traité d’alliance de Fontainebleau par lequel le duc de Luxembourg s’était engagé à rejoindre l’armée française en cas de guerre.

A Crécy, bien qu'aveugle, il décida envers et contre tous de se faire attacher à deux de ses chevaliers, partant ainsi au coeur de la mêlée. Tuant sur son passage autant d'amis que d'ennemis, il reçut plusieurs coups d'épée mortels qui eurent raison de son courage et le condamnèrent à mourir sur le champ de bataille.

Guillaume 1er de Hainaut soutint Edouard III, son gendre, dans sa revendication du trône de France. A moment où le conflit éclate, son fils, Guillaume II se trouve dans une situation inconfortable car il est à la fois vassal du roi de France et de l’empereur germanique qui, lui, se range du côté du roi d’Angleterre. Finalement, déçu par le comportement de Philippe de Valois à son égard, Guillaume II rejoignit les forces anglaises et se lança pleinement dans la guerre.

Il profita d’une trêve pour participer à des croisades baltes en Prusse avec l’Ordre Teutonique.

Antoine de Brabant est le frère et le vassal de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Malgré la neutralité affichée par ce dernier dans le conflit, Antoine veut participer à la bataille d’Azincourt et vient renforcer les troupes françaises. Il n’attend pas son armure qui doit arriver par convoi, endosse le tabard de son chambellan et se lance dans la mêlée. Il fait partie des combattants capturés par les Anglais et qu’Henri V, roi d’Angleterre, ordonne d’exécuter sauf s’il s’agit de seigneurs. Antoine de Brabant n’a pas été reconnu par les Anglais en tant que membre de la Maison de Bourgogne, probablement à cause du tabard qui ne lui appartenait pas ! Il fut égorgé.

Guillaume 1er de Hainaut Guillaume II de Hainaut Antoine de Bourgogne
Guillaume 1er 
Source : Wikipedia
Guillaume II 
Source : Wikipedia
Antoine de Bourgogne 
Roger Van der Weyden
Guerre de Cent ans