Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

L’économie ne se porte pas trop mal …


Les années révolutionnaires françaises furent évidemment préjudiciables à la vie économique qui connut une paralysie entre 1792 et la fin du Directoire en 1799. Mais avec le Consulat et le retour de la stabilité politique, l’industrie va à nouveau s’épanouir. C’est d’ailleurs sous le régime napoléonien que se produisit la Révolution industrielle qui va introduire la mécanisation des moyens de production.

L’industrie

L’industrie belge faisait bonne figure dans l’Empire français qui lui assurait d’importants débouchés.

L’industrie textile

Son essor est lié au génie de 2 personnalités marquantes :

  • Un Gantois, Liévin Bauwens, parvint à envoyer en Belgique les pièces détachées d’une machine à filer le coton, la « Mule Jenny », dont le gouvernement anglais voulait, sous peine de mort, garder le secret pour son pays. A Gand, s’établirent bientôt de grandes manufactures de coton.
  • En 1799, un ouvrier anglais, William Cockerill, vint à Verviers présenter de nouvelles machines à carder et filer la laine. L’industrie lainière connut un nouvel essor et Verviers devint un grand centre drapier !

Machine de Liévin Bauwens William Cockerill
Métier à tisser de Liévin Bauwens  
Source : Repères en histoire de Belgique, p. 26
William Cockerill

Les houillères

Houillère
Houillère

Source : Quand la Belgique 
était française, p. 59

Elles sont en production dans le Sud du pays et principalement dans le département de Jemappes, où on comptait 400 fosses de houillères en activité.

  • Elles produisaient 1.000.000 de tonnes de combustible par an en 1807
  • Elles occupaient 12.000 mineurs
  • De manière indirecte, elles occupaient également 28.000 hommes, femmes et enfants

Les houillères du département de l’Ourthe prennent également une grande extension.

L’industrie métallurgique

La métallurgie eut un développement notable. Jadis les hauts-fourneaux étaient chauffés au charbon de bois : on les érigeait à proximité des forêts du pays de Namur. Le chauffage au coke permit de les agrandir et d’en multiplier le nombre. En 1815, il y avait en Belgique :

  • 89 hauts-fourneaux
  • 124 forges

Après ses premiers succès dans l’industrie textile à Verviers, William Cockerill fonda à Liège une première fabrique de machines. Son fils, John Cockerill, devint le principal artisan de la grande industrie métallurgique incorporée à l’effort de guerre de Napoléon. L’essor de cette industrie alla évidemment de pair avec une exploitation de plus en plus intensive des mines de charbon de Wallonie qui fournissaient le coke nécessaires aux hauts-fourneaux.

En 1805, le chimiste Jean-Jacques Dony réussit à isoler le zinc du minerai par un procédé de distillation. La même année, il obtint la concession de la Vieille Montagne où le minerai se trouvait en abondance. A partir de ce moment, la métallurgie du zinc devint industrielle.

John Cockerill Concession de la Vieille Montagne
John Cockerill  
Source : La Belgique. Histoire et culture, p. 147
Concession de la Vielle 
Montagne sous Napoléon


Les premiers laminoirs à tôle se développent dans les vallées du Hoyoux, de la Vesdre et de l’Ourthe. A Huy et à Chênée, les premières ferblanteries fabriquent de la tôle étamée.

L’industrie belge et l’armée

Fabrique de canons
Fabrique de canons

Source : Quand la Belgique était française, p. 44

Napoléon, sans cesse en guerre avec toute l’Europe, encouragea l’industrie belge car ses produits furent incorporés dans son économie de guerre. Par voie de conséquence, les besoins des armées procurèrent des commandes importantes aux industries suivantes :

  • La confection des uniformes militaires
  • La tannerie
  • Le charronnage
  • Les fonderies à canons
  • La manufacture d’armes de Liège reçut l’ordre d’envoyer annuellement à l’armée 27.000 fusils.

Le commerce extérieur

En 1795 déjà, l’occupant français avait décrété la réouverture de l’Escaut, libérant ainsi Anvers.

Le Premier Consul chercha à relever le commerce extérieur.

  • En 1801, il fit faire des travaux de restauration considérables à Ostende, bombardée en 1798 par les Anglais
  • Il voulait faire d’Anvers un des plus grands ports de guerre du monde. Dans cette optique, il fit construire :
    • des bassins,
    • des quais
    • des chantiers navals
    • des établissements maritimes

Bien que les plans d’invasion de l’Angleterre soient demeurés sans suite, ils profitèrent grandement aux installations portuaires anversoises.

  • D’autre part, le blocus continental de 1806 fermant tous les ports de l’Empire aux navires britanniques fut très favorable au commerce d’Anvers qui remplaça le marché anglais par le marché continental.
Chantiers navals d'Anvers
Chantiers navals d’Anvers sous l’Empire

Source : Quand la Belgique était française, p. 90

L’agriculture

L’agriculture fit, elle aussi de notables progrès :

  • La vente des biens du clergé et des nobles exilés avait augmenté le nombre des propriétaires agricoles
  • Les dernières obligations seigneuriales et ecclésiastiques furent supprimées
  • La Belgique devint un grand producteur de sucre grâce à la culture de la betterave sucrière qui remplaça la canne à sucre. Des raffineries de sucre furent les premières manifestations de l’industrie agricole moderne.
  • La chicorée remplaça le café ne provenant plus des colonies anglaises depuis le blocus continental.
Annexion française