Les précautions belges
Au bout de quelques semaines de combat intense, la Pologne a succombé et le conflit est entré dans une phase d’attente que l’on a surnommé « la drôle de guerre ».
En Belgique, on avait tiré les leçons du passé :
- Le 3 septembre, le ministre Pierlot transformait son Cabinet catholique-libéral en gouvernement d’union nationale en y incorporant les socialistes. Par une déclaration solennelle, il réitéra cependant la neutralité de la Belgique.
- Le roi Léopold III manifestait, quant à lui, son intention de prendre le commandement de l’armée en dépit de l’avis défavorable du Premier Ministre.
Hubert Pierlot La Wallonie, son histoire, p. 199 |
Le roi Léopold III Baudouin, l’homme qui ne voulait pas être roi, p. 120 |
Tout avait été fait pour tenir la promesse faite à l’Europe en 1936, lors du retour à la neutralité de la Belgique : fournir un maximum d’efforts pour assurer la sécurité du territoire. Jamais la Belgique n’avait eu une armée aussi bien préparée et aussi sérieusement outillée.
- La loi militaire de 1936 avait doté le pays d’une armée de 600.000 hommes, dont environ 375.000 appartenaient à l’armée de campagne.
- Le ministre libéral de la Défense Nationale, Albert Devèze, avait, dès 1934, organisé des groupes de Chasseurs ardennais et des unités Cyclistes-frontière.
- En 1937, la cavalerie avait été motorisée
- Le canal Albert constituait une ligne de défense, présumée très forte, au Nord-Est du pays
- Les forts de Liège et de Namur avaient été modernisés
- Le nouveau fort d’Eben-Emael fermait la trouée de Lixhe par laquelle les Allemands avaient pénétré en Belgique en 1914.
Chasseurs Ardennais La Wallonie, son histoire, p. 221 |
Cyclistes-frontière Chronologie de la Belgique de 1830 à nos jours |
Escadrille de chasse belge Histoire illustrée de la Belgique, p. 180 |
Toutefois, en matière de construction d’avions et de chars, il aurait été opportun de suivre une cadence plus accélérée.