Une question de stratégie
Après la Première Guerre mondiale, la plupart des généraux et des hommes d’Etat belges avaient imaginé la défense du territoire belge de la manière suivante :
- Appuyée sur les puissants forts de Liège, l’armée belge devait former un arc de cercle de 60 km à l’Est de la Meuse, depuis le pays de Herve jusqu’à l’Ourthe
- En cas d’agression, elle aurait été appuyée au Nord par l’armée néerlandaise, au Sud par l’armée française, et aurait été rapidement secourue par l’Angleterre, voire même par les Etats-Unis.
Mais, depuis 1936, ce plan avait paru bien téméraire pour les raisons suivantes :
- Le front belge était trop long
- La Hollande était exposée à une percée
- La France et l’Angleterre étaient rarement d’accord
- Les Etats-Unis se réfugiaient dans l’isolement.
La question se posa alors de savoir si l’intérêt du pays, déclaré neutre, ne commandait pas d’éviter toute coopération préalable, de faire face, jusqu’à la dernière minute, aux 4 points cardinaux et de se réfugier dans un réduit national. Le thème de la neutralité ayant prévalu, on n’avait plus laissé à la frontière orientale que des unités avancées et des détachements de destruction. Si la défense du canal Albert devait se révéler précaire, la vraie résistance devait s’affirmer d’Anvers à Namur le long de la ligne K.W. (Koningshooikt – Louvain – Wavre).