Les Belges, leur histoire ...

et celle de leur patrie, la Belgique

Après la libération, le gouvernement revient d’exil


Revenu de Londres et remanié avec l’appoint de 2 communistes et d’un représentant de la résistance, le Cabinet Pierlot fut un ministère d’Union sacrée qui eut pour mission de poursuivre la guerre et d’assurer le ravitaillement du pays.

Le ministre des finances Camille Gutt imposa la déclaration des avoirs et bloqua les dépôts en banque. Par cette opération hardie, la monnaie conserva un caractère sain et les fortunes scandaleusement acquises pendant la guerre furent durement touchées.

Le 7 février 1945, M. Pierlot démissionna sans avoir été désavoué par le vote de l’une des Chambres. Ce geste fut interprété comme une volonté discrète d’effacement.

Homme d’action très populaire, le socialiste Achille Van Acker fit figurer toutes les nuances de l’opinion dans un ministère d’union nationale. Il entama avec vigueur la « bataille du charbon ». Il put également mettre au point la vaste opération de Sécurité Sociale amorcée avant la guerre et englobant le mécanisme des pensions, des assurances-maladie-invalidité, des allocations familiales, du pécule de vacances et de la lutte contre le chômage (1944-1945)

Léopold III Hubert Pierlot Achille Van Acker
Léopold III 
La Belgique, histoire et culture, p. 181 
Hubert Pierlot 
La Wallonie, son histoire, p. 199 
Achille Van Acker 
Histoire de Belgique en mots et en images, p. 221


Jusqu’ici, le pays avait exprimé ses volontés d’une manière à peu près unanime. Mais à partir de juin 1945, il connut de grosses crises.

Le roi Léopold III avait soudain annoncé sa décision de reprendre le pouvoir. Il apparut aussitôt que le parti socialiste s’y opposerait. Un arrangement temporaire établit que le souverain ne pourrait reprendre l’exercice de ses pouvoirs constitutionnels qu’après une délibération des Chambres réunies, constatant que l’impossibilité de régner avait pris fin.

Le PSC, solidement soutenu par le clergé, était très fort et il ne semblait pas que de menues dissidences puissent lui donner de grandes inquiétudes. Mais les événements de 1950 le troublèrent profondément.

Pour conserver sa situation de parti majoritaire, il dut constamment manœuvrer de façon à ménager le pays flamand où 2 tendances se dessinaient :

  • La formation d’une Vlaamse Concentratie, héritière rancuneuse du VNV, ce Vlaams National Verbond qui, vers 1930, réclamait une scission de la Belgique
  • Le maintien d’un complexe d’infériorité qui amenait un certain nombre de Flamands, bons patriotes cependant, à considérer la répression de l’incivisme comme trop sévère, comme étant dictée moins par un sentiment légitime de justice que par un désir de brimer le peuple flamand.
Revendications de la Vlaamse Concentratie
Revendications de la Vlaamse Concentratie
Idéologies politiques