La Belgique devant ses premiers devoirs de neutralité
La politique extérieure de la Belgique n’eut désormais plus d’autre objet que le maintien de sa neutralité. Cette tâche ne fut pas aisée car tour à tour et selon les crises du moment, les Puissances lui manifestèrent leur confiance ou la tinrent en suspicion.
Des questions de forteresses
- Dès 1831, le gouvernement de Louis-Philippe réclama à cor et à cri le démantèlement des places fortes formant cordon le long de la frontière méridionale belge. La Convention des forteresses du 14 décembre 1831, conclue entre l’Angleterre, les 3 Puissances de l’Est et la Belgique, avait autorisé un démantèlement partiel. Le gouvernement belge ne bougea pas jusqu’en 1860. Alors, d’un seul coup, il supprima toutes les forteresses, sans opposition des Puissances.
- En 1835, la Prusse fit opposition à un projet belge de créer une ligne septentrionale de forteresses, d’Anvers à la frontière allemande. Avec l’appui de l’Angleterre, la Belgique obtint de pouvoir tout au moins fortifier Diest.
Les actions personnelles de Léopold 1er
Pour Léopold 1er, la politique étrangère de la Belgique était son domaine réservé. Il aimait jouer, en Belgique et en Europe, un rôle personnel conciliateur :
- Il veillait à conserver avec sa nièce, la reine d’Angleterre Victoria (R. 1837-1901), les meilleurs rapports
- D’autre part, il tenait à montrer à l’Autriche qu’il n’était en rien un roi de l’émeute. Fréquemment, il sollicitait l’avis du chancelier de Metternich (1773-1859)
- L’entente avec Louis-Philippe était parfaite. Le 9 août 1832, Léopold avait épousé à Compiègne la fille aînée du roi de France, Louise-Marie d’Orléans.
La reine Victoria Wikipedia |
Klemens von Metternich La Nouvelle Encyclopédie, p. 2043 |
Louis-Philippe Wikipedia |
Les problèmes douaniers
Frédéric-Guillaume IV de Prusse
Source : Wikipedia
Léopold 1er dut agir avec beaucoup de doigté lorsqu’il s’agit de stabiliser les relations économiques de la Belgique avec ses voisins.
- Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV aurait voulu rattacher la Belgique à la Confédération germanique, ou tout au moins l’incorporer dans l’association douanière des Etats allemands nommée « Zollverein ». Léopold 1er sut se limiter à la conclusion d’un simple traité de commerce (1844).
- De son côté, Louis-Philippe réclamait avec véhémence une étroite union douanière avec la France, sous menace d’une guerre de tarifs, alors que l’Angleterre ne voulait à aucun prix voir sur les quais d’Anvers « des soldats français déguisés en douaniers ». Une fois de plus, « Monsieur Tout doucement » (c’était le surnom du Roi) sut aboutir à une transaction avantageuse (1846)
Face aux évènements de 1848 en France
La révolution de février 1848 renversa Louis-Philippe et créa en France un gouvernement républicain. Les socialistes internationalistes français rêvaient de fonder une démocratie universelle. Aussi, le 29 mars, une colonne de 2.000 ouvriers de la région de Lille envahit la Belgique au hameau de Risquons-Tout, près de Mouscron. Ils furent repoussés sans difficulté.
L’armée belge à Risquons-Tout en 1848
Le gouvernement libéral de Charles Rogier profita de l’émotion provoquée par cet incident pour lever un emprunt en vue de renforcer l’armée. Cette politique était pleinement approuvée par Léopold 1er.
Liste des chapitres :
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Les premiers soucis de Léopold 1er
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La Belgique devant ses premiers devoirs de neutralité
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Les ambitions de Napoléon III
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La paix, puis la guerre
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Abandon de la neutralité et politique de paix
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Le statut international de la Belgique
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La politique des mains libres
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La politique d'extension des marchés et de suppression des douanes
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Les relations hollando-belges
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L'abandon définitif de la neutralité
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Le Benelux