Les premiers soucis de Léopold 1er
Léopold 1er
Source : Pourquoi pas toute l’histoire de la Belgique, p. 157
Les droits et obligations découlant de la neutralité ne sont pas définis dans le détail et il revient au gouvernement, en étroite collaboration avec le roi d’en préciser le contenu au fur et à mesure que les problèmes se posent.
Il ne faudra pas attendre longtemps …
Guillaume 1er avait refusé d’adhérer au Traité des XXIV articles stipulant les conditions de la séparation des provinces belges et hollandaises. Aussi, 10 jours à peine après la prestation de serment de Léopold 1er, ses armées franchissent la frontière et marchent sur Bruxelles. A la demande du Roi, des troupes françaises entrent en Belgique par le Sud et repoussent les Hollandais qui évacuent le pays à l’exception d’Anvers.
De 1831 à 1839, la Belgique va vivre sous la menace constante du péril hollandais. Maître de l’embouchure de l’Escaut, Guillaume 1er s’immobilisait dans une résistance passive dont on ne pouvait prévoir la fin.
Profondément froissées, l’Angleterre et la France signèrent, le 22 octobre 1832, un acte par lequel elles s’engageaient à faire restituer aux Belges la citadelle d’Anvers. A l’expiration du délai accordé au roi de Hollande, l’Angleterre et la France ordonnèrent à leurs troupes de bloquer les côtes des Pays-Bas alors que 60.000 hommes se dirigèrent vers Anvers. Il fut convenu que l’armée belge ne prendrait pas part aux opérations de siège afin de ne pas envenimer davantage les relations hollando-belges. Après d’âpres combats, les Hollandais capitulèrent le 23 décembre 1832.
Guillaume 1er des Pays-Bas Un passé pour 10 millions de Belges, p. 92 |
Le siège d’Anvers en 1832 Wikipedia |
La volte-face de 1838
Pendant 5 ans encore, Guillaume 1er se montra intraitable : 100.000 Hollandais campaient en permanence à la frontière belgo-hollandaise. Peu à peu cependant l’inutilité de son système de persévérance lui apparaissait. Soudain, le 14 mars 1838, il déclara qu’il adhérait aux XXIV articles !
En Belgique, on était atterré ; on s’était petit à petit persuadé que le roi de Hollande s’était résigné à abandonner le Limbourg et le Luxembourg. Dans les territoires en cause, la décision royale provoqua la consternation et la fureur.
Ce fut en vain que Léopold 1er offrit de racheter les provinces menacées. Non soutenu par les Puissances qui prenaient fait et cause pour le roi de Hollande, le souverain dut se soumettre.
Liste des chapitres :
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Les premiers soucis de Léopold 1er
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La Belgique devant ses premiers devoirs de neutralité
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Les ambitions de Napoléon III
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La paix, puis la guerre
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Abandon de la neutralité et politique de paix
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Le statut international de la Belgique
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La politique des mains libres
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La politique d'extension des marchés et de suppression des douanes
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Les relations hollando-belges
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L'abandon définitif de la neutralité
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Le Benelux